Oh un autre souvenir me revient...

Nous habitions près d'un champ d'aviation, comme on pouvait s'amuser avec les aviateurs ! Car il y avait des tranchées, dans certaines il y avait de l'eau et bien entendu des têtards, nous aimions essayer de les attraper mais les aviateurs nous voyaient, nous courraient après et ils n'arrivaient pas à nous rattraper, on courraient trop vite et surtout je crois qu'ils en faisaient un jeu !

Le plus marrant c'est quand l'avion se posait sur une soi-disant piste, il y avait une course entre l'avion et les lapins car il y en avait à foison vu qu'ils n'étaient pas chassés. Un jour il y a eu un meeting et baptême de l'air, ma mère à dit à mon père qu'elle voulait le faire ! Mon père lui a dit : « Ma pauvre Madeleine si tu monte dans l'avion, il ne pourra pas décoller ! ». Tout le monde qui était là a bien rigolé surtout en voyant la tête de ma mère (en plus elle n'était pas grosse).

Autre chose les aviateurs pour aller au bourg, montaient à cheval, nous on les entendaient de loin. Alors nous prenions un seau, une pelle, une balayette et quand ils étaient passés, c'était à qui ramassait le plus de crottin pour mettre dans le jardin ! C'était naturel, ça ne coûtait rien et c'était écolo !

Comme vous voyez, le temps passait avec calme et tranquillité mais malheureusement cela n'a pas duré...

Faut pas croire mais ma famille était quand même formidable et je me souviens de certains bons moments. Par exemple : les repas du dimanche, surtout l'été... La maison de ma grand-mère était reculée de la route par un chemin car elle était au milieu des champs. Donc le dimanche ma grand-mère et ma tante étaient aux fourneaux, mes oncles mettaient des tréteaux et des planches dessus, puis une nappe et la table était présentable. Il y avait des bancs et des chaises, puis la vaisselle. Pour nous prévenir que c'était prêt, mon oncle toujours le même, nous téléphonait à sa manière ! Si, si j'ai bien dit téléphone même sans fil ! Ben oui il prenait son clairon et il soufflait un air qui nous prévenait qu'il fallait venir, c'était pas génial ça !!!!

Nous arrivions vite fait et là, quelle ambiance ! Tout le monde parlait sauf nous les enfants qui n'avions pas fait notre communion car c'était défendu. Mais arrivait un moment où il y avait des chants et tout le monde chantait en cœur, nous ne risquions pas de gêner les gens !

...Bon me revoilà! Alors après avoir parler un peu de mes parents il faut que je vous annonce une bonne nouvelle vous vous demandez laquelle ?
Ben  mes parents nous ont dit qu'on allait avoir un petit frère ou
une petite sœur, moi bien entendu j'ai demandé où était le bébé,
mes parents sans se démonter ,m'ont dit qu'il était chez le marchand mais pour le moment il y en avait plus il fallait atendre et moi ,pauvre crédule, j'ai tout gobé!!! Il faut dire qu'à cette époque les gens ne parlaient pas de ces choses là devant les enfants. Enfin un soir du 2juin 1936 ma petite soeur est née, quelle joie j'étais super heureuse je ne voulais plus la quitter, le curé a dû se souvenir longtemps d'elle (de ma petite sœur) oui elle a fait plus fort que moi, elle est tombée très gravement malade.

   Vous devez vous demander ce que le curé vient faire dans cette histoire, ben voilà!! Il faut d'abord que je vous explique  ma mère était catholique, mon père était communiste modéré. Revenons à l'histoire, ma petite Mimi est  tombée très gravement malade, je ne me souviens pas de ce que c'était mais le médecin après plusieurs traitements voyant l'état de Mimi qui s'agravait, a dit à ma mère : je re passerais constater le décès à la fin de la journée. Ma mère était effondrée puis elle a realisé que mimi n'etait pas baptisée  alors elle a envoyé mon père chercher le curé mais il a répondu : je n'irais pas chez les communistes ! Quand mon père est revenu à la maison il y avait mon oncle qui était venu prendre des nouvelles de Mimi.

Quand mon père a dit les paroles du curé, mon oncle  n'a fait ni une ni deux, il a été au presbytère avec ses frères. Ils ont commencés à casser pas mal de choses. Le curé n'en menait pas large, alors mes oncles lui ont dit de prendre ce qui fallait pour faire la cérémonie et qu 'ils allaient l'accompagner. Cela a fait sensation dans le coin, moi je vous le dis ! Pensez donc, des communistes qui encadrent le curé, on avait jamais vu cela! Mais le plus fort c'est que la cérémonie s'est bien passée et le soir
quand le médecin est venu comme il avait dit, ce n'est pas le décès de Mimi mais sa guérison !!! Il n'y comprenait plus rien et nous non plus mais nous étions bien heureux malgré le scandale !

Comme je veux me souvenir de mon passé je vais donc commencer.

Il y a un certain 29 novembre 1931 à Saran dans le Loiret est née une petite fille prénommée Suzanne ! Oui vous avez deviné, c'est moi !!!

Il y a un problème c'est que je ne rentrais pas dans les normes de la mode l'époque, qui était les bébés blonds et jouflus. Moi bien entendu je suis née brune à la peau mate et toute fluette.

Ma stupeur quand j'ai ouvert les yeux, il y avait une faible lueur car c'était la lampe à pétrole qui éclairait la pièce où ma mère m'a mise au monde, je suis née à 4 heures du matin. Il y avait du feu dans la cuisinière dans une bonne chaleur !!!

A cette époque ma seule occupation était la tétée, dormir et bien sûr brailler, il fallait bien que je fasse voir que j'étais là ! Puis il faut dire que les jambes prises dans un linge sans pouvoir les bouger, ce n'était pas génial !

Tout s'est bien passé pendant 7 mois mais c'était trop beau.

Un beau jour ma mère était partie faire des courses, la voisine me surveillait. La pauvre, quelle peur elle a eu en me voyant devenir toute bleue, elle m'a glissé le dos d'une petite cuillère sur mes gencives pour que je puisse respirer. Le docteur a dit que je faisais une méningite, convulsions suivies d'une paralysie enfantine (ce qu'on appelle la polio), quelle galère pour mes parents...

Mon père travaillait dans une petite entreprise de biscottes et gâteaux secs. Ma mère restait à la maison pour s'occuper de mes 2 frères, ma sœur et moi. Mais quel travail ! Pour un oui pour un non il fallait aller chercher l'eau au puit par tout les temps. La lessive se faisait dans un bâtiment (notre maison était une ancienne ferme). Pour la lessive il fallait mettre le blanc à bouillir dans une lessiveuse sur la cuisinière et après le frotter à la brosse comme la couleur et le rincer au puit, c'était fatiguant !

Le soir surtour l'hiver, on était tous autour de la table, mon père lisait le journal, ma mère reprisait ou tricotait, mes frères et ma sœur faisaient leurs devoirs. Moi je jouais mais ce que je n'aimais pas c'était les coins de la cuisine car il faisait sombre et j'avais peur...

Suite au prochain article....

Je viens me presenter.

Je m'apelle la corneille j'ai 80 ans et habite en Bretagne dans le Morbihan au bord de la mer.

Je vais faire un blog pour moi afin de faire marcher ma mémoire en me rapellant mes souvenirs et voir le chemin que j'ai fais et tous les changement au fil du temps.

Si cela intéresse certaines personnes j'en serais ravie!!!